Biomimétisme : Et si on s’inspirait de la nature?

Biomimétisme : Et si on s’inspirait de la nature?

S’inspirer de la nature et mieux l’intégrer à tout projet industriel ou d’ingénierie
01 July 2016
par makesense
4 minutes de lecture

S’inspirer de la nature et mieux l’intégrer à tout projet industriel ou d’ingénierie : bienvenue dans le monde merveilleux du biomimétisme! Notre guide et auteur s’appelle Paul Rengade. Ce jeune ingénieur est parti 2 mois à travers toute l’Europe pour découvrir des entrepreneurs sociaux qui innovent sur le sujet, et il s’apprête à repartir à travers le monde cette fois pour un grand SenseTour!

S’inspirer de la nature pour créer de nouvelles technologies, de nouveaux produits ou de nouveaux systèmes n’a rien de nouveau. L’homme, grâce à cela, a pu créer de nouvelles inventions, comme les TGV inspirés de becs d’oiseaux, les aiguilles inspirées des abeilles… Observer la nature pour trouver des solutions à des problèmes, c’est un peu la beauté de la chose;  La nature n’est plus vue comme une seule source physique au service de l’homme mais plutôt une source de connaissances et d’inspiration pour la créativité.

Ce rêve, je le nourris depuis quelques années déjà , dix ans pour être honnête. Dix ans que je rêve de faire le tour du monde. A ce besoin d’exploration est venu s’ajouter une passion pour tout ce qui touche à la technologie. Puis les voyages et les rencontres ont planté en moi la conviction que l’homme et la nature sont pleinement interdépendants. Alors, plutôt que de travailler chacun de notre côté à essayer de nous détruire pourquoi ne pas travailler à mieux imbriquer avancées technologiques et respect du vivant? Ce rêve que je porte, j’ai d’abord commencé par le dessiner, où plutôt le faire dessiner par un ami des Beaux Arts dans un petit livre d’anticipation que nous avons appelé Homo Sapienta Natura:

Le deuxième pas, je l’ai déjà fait en lançant LeafGiver, grâce au programme Ticket For Change : un projet de bio-intégration dans un stylo qui vise à faire vivre une plante dans une technologie de notre quotidien.

Mais dès les premières étapes, j’ai senti que j’avais encore besoin d’apprendre énormément. J’ai rencontré alors Stéphane Riot, fondateur de NoveTerra et membre de Biomimicry Europa. Il m’a ainsi fait découvrir le biomimétisme au travers du livre de Janine Benyus et de celui de Gauthier Chapelle. Un bon point de départ.

Ok, là c’est le moment de l’article où l’ingénieur que je suis va vous donner un petit cours sur les principes à l’œuvre dans le biomimétisme:

Aujourd’hui, on distingue trois niveau de biomimétisme. Niveau qu’on connait tous : la forme. Ce premier niveau consiste en une reproduction de formes aux propriétés intéressantes.

Ainsi, la Tour Eiffel est inspirée de l’os du fémur pour gagner en légèreté sans perdre en solidité. A telle point qu’elle est plus légère que le cylindre d’air partant de sa base et allant jusqu’à son sommet.{"type":"block","srcClientIds":["85336386-cd59-4e4b-990e-cbc0305ca5ac"],"srcRootClientId":"973d0c84-34a2-48c8-b406-06da24b6c96b"}

Ensuite vient l’inspiration des procédés. Ce second niveau a pour but de reproduire les réactions qui se produisent au sein des organisme vivant. On peut, par exemple citer la photosynthèse des plantes pour produire de l’électricité. Imaginez, plusieurs millions de mini panneaux solaires produits à partir de matière commune et biodégradable. Une idée qui commence a faire son chemin et que reprennent certaines start-up comme plante-e.

Enfin, le dernier niveau d’inspiration est celui des organisations. Encore plus inclusif, ce niveau consiste à recréer tout un écosystème. C’est ainsi qu’est née le concept d’écologie-industrielle. Cela semble paradoxal à première vue. L’idée est en fait de connecter les acteurs industriels d’une région pour que les déchets des uns deviennent la ressources des autres tout en minimisant les pertes d’énergie. A l’échelle humaine, ce concept est déjà appliqué dans la petite ville de Kalundborg au Danemark par pas moins de 30 acteurs inter-connectés!

Finalement en observant les systèmes naturels, il en découle 9 grandes stratégies:

Imaginez que demain, les performances de notre ordinateur dépendent du soin que nous lui apportons !

Cela fait plusieurs années que j’apprends sur les bancs de l’école, pourtant mes plus grands apprentissages sont encore à venir. Pendant mon voyage autour du monde, je veux avoir pour professeurs les explorateurs qui m’ont précédés, mais surtout un professeur vieux de plusieurs milliards d’années.

Puisque l’on peut apprendre et agir, je souhaite démontrer durant ce voyage et à mon retour que la prochaine révolution sera une biorévolution. Après la révolution industrielle, vient le temps d’une révolution régénératrice. Régénérer la nature, nous régénérer nous même en nous réconciliant avec la nature. Pour moi en temps qu’ingénieur, cela passe par une technologie fait d’objet capable d’abriter la vie. Imaginez que demain, tout nos objets soient vivants, que les performances de notre ordinateur dépendent du soin (eau, soleil, nutriments) que nous lui apportons!

Biomimika : un exemple d’entrepreneur inspiré

Depuis plusieurs années, Camille Dubois et Hugo Araujo travaillent à répliquer la nature pour répondre à des problèmes du quotidien, que ce soit pour eux mêmes ou pour des grandes sociétés. Ils ont créé Biomimika, un système d’information multidisciplinaire simple qui permet d’inspirer la création de nouveaux modèles et la création d’une nouvelle vague d’industries et de business qui utilisent les principes vitaux au service de l’humanité et de la planète.

Ce n’est pas facile de communiquer sur le biomimétisme, les gens ne savent pas ce que c’est, alors que c’est tout autour de nous

De plus, l’information est dense et dispersée. Biomimika rassemble donc toutes les informations de tous les écosystèmes vivants et présents sur la planète, à travers un système de mapping qui permet de visualiser des solutions à tous les enjeux de notre société (eau, énergie, santé, alimentation…etc). C’est un outil précieux qui permet de trouver un équilibre entre l’impact des humains et la nature.

Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui la nature reste le seul ingénieur capable de créer des multitudes de cycles de production sans consommer d’énergies fossiles, ni produire de déchets. Cet ingénieur n’a jamais déposé de brevets, toutes ses idées sont open-source. Des yeux de mouche pour aider les aveugles à la combinaison Speedo inspirée de la peau du requin, des centaines de projets inspirés de biomimétisme sont en développement.

Voilà le genre d’acteurs que je souhaite rencontrer tout au long de mon voyage ! Je veux apprendre, contribuer localement mais aussi diffuser largement cette aventure!

 


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